Le signal et le bruit.

C’est entre les montagnes et l’océan Pacifique, à Vancouver, que le festival d’art médiatique Signal & Noise avait lieu, du 23 au 26 avril dernier. Organisé par VIVO Media Art Centre, ce festival a la qualité d’aller dans différentes directions disciplinaires, et l’édition 2009 était indéniablement portée vers la vidéo. Bien qu’une soirée sonore et quelques installations sur le site ont permis la rencontre, parfois gagnante, parfois douteuse, de thèmes et de médiums variés, il demeure que cet événement était davantage tourné cette année vers la vidéo et toutes ses déclinaisons.

Avant de faire ressortir quelques oeuvres et moments marquants de la programmation, il est important de souligner deux aspects bien spécifiques, mais oh! combien importants, qui font la singularité de ce festival. D’abord, un accueil sans pareil, malgré la fébrilité de chacun des membres de l’équipe durant la course effrénée d’un 4 jours intensif de coordination. Ensuite, l’aspect du discours critique sur les oeuvres présentées. La possibilité d’entendre l’artiste à propos de son oeuvre dans un contexte informel de présentation, c’est une formule intéressante qui constitue une part importante de ce festival.

Le signal.

Deux oeuvres de Sobhi al-Zobaidi, About the Sea et red green black and white Indians demeurent en mémoire, encore. Cet artiste palestinien qui vit à Vancouver, est un cinéaste indépendant qui traite des réalités et de la complexité de la vie contemporaine en Palestine. Allant plus loin que le discours politique ou le fait isolé d’une dure réalité, ces deux cours films ont la justesse d’un propos engagé intégré à une esthétique crue du pris-sur-le-vif.

Le film de John Greyson, 14.3 seconds, vient toucher la corde sensible de la conservation des oeuvres, mais voilà que l’artiste, par une manipulation agile, « fabrique des histoires » à partir de pellicules restantes du Iraq Film Archives, bombardé par les américains en 2003.

Autres moments forts du festival : La présentation de Chelsea girls (projection simultanée 16 mm) de l’artiste canadienne Althea Thauberger, l’installation vidéo de Scott Billings, Indefatiguable Bug ainsi que Hope and Prey (projection vidéo et performance sonore live) de Vanessa Renwick et Daniel Menche (USA).

Le bruit.

Installation sonore qui accueille les amateurs d’art médiatique sur le trottoir de la Main Street, Drumline de Stephan Shulz, artiste allemand vivant à Montréal, donnait le ton. Activées par le passage des automobilistes sur Main Street, les percussions accrochées au mur du bâtiment qui abrite VIVO offrait un passage rythmique aux passants et aux festivaliers.

Le programme de la fin de soirée sonore très éclectique du samedi, ayant pour titre Immortal noise, a débuté par la performance du drumer minimaliste Jeffrey Allport. Dans un silence (presque) total, l’utilisation qu’il a fait de différents objets sur les parties de son drum était impressionnante par sa simplicité, mais ingénieuse et proche d’un noise ambiant fort brillant.

Au final, une édition 2009 de Signal & Noise riche en découvertes, malgré quelques inégalités.

Ceci dit, le travail des programmeurs, Kika Thorne, Amy Lynn Kazymerchyk, Cheyanne Turions, Brady Marks et Gabriel Saloman était remarquable pour la diversité des oeuvres présentées, mais surtout pour certains moments forts en terme d’expérience artistique.

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