Le son sous l’eau m’a toujours suscité un intérêt particulier. Lors de ma jeunesse, le monde subaquatique fut souvent un endroit d’isolement. Cette apesanteur, la sensation d’enveloppement de l’eau et surtout l’environnement sonore étouffé qu’y régnait m’emportaient dans un autre univers.
Samedi 6 juin 2010, on m’invita à un atelier sur la captation sonore sous l’eau. Catherine Béchard et Sabin Hudon, les animateurs de cette activité, sont deux artistes collaborant ensemble depuis 1999. Depuis, ils ont développé ensemble plusieurs installations exploitant le son et le mouvement.
L’atelier pris naissance suite à un projet nommé « La circulation des fluides » réalisé par le duo. Ce projet avait pour but d’enregistrer des sons en dessous de l’eau pour ensuite les intégrer dans une installation interactive. Ce projet incita donc nos deux artistes à trouver les meilleures pratiques pour capter des sons sous l’eau. Suite au succès de leur projet, ils décidèrent de nous faire part de leur parcours expérimental; de la recherche à la réalisation.
Ainsi, avec enthousiasme, je me dirigeai ce matin-ci vers Daïmon pour enfin savoir comment capter ce mystérieux univers sonore.
Après un vite tour de table faisant part des motifs et des intérêts de chaque participants, l’atelier débuta par une courte présentation de la culture de la captation subaquatique. On nous présenta son historique à partir des premiers plans d’instruments pour capter le son développés par Léonard Da Vinci jusqu’aux sonars de l’armé américaine pour détecter la présence de bateaux ennemis. Pour certains y compris moi-même, plusieurs mythes dans ce domaine furent détruits. A l’étonnement de plusieurs, l’oreille humaine est sourde sous l’eau. En effet, seule le crane et les os plus dense en périphérie de la tête permettent la captation de son. De plus, puisque l’oreille perd son utilité sous l’eau, notre ouïe devient monophonique. Ainsi, nous perdons la capacité d’interpréter un environnement spatial à l’aide de l’ouïe.
La pollution sonore causée par les activités humaines pose beaucoup de problèmes sous l’eau. La plupart des mammifères marins émettent des sons que ce soit pour s’orienter, communiquer ou cibler des bancs de poissons. À cause des bateaux, des sonars, capteurs sismiques qui peuplent les océans, ils perdent la capacité d’utiliser leur ouïe et pire encore se font abimer leur système auditif mettant en risque leur survie.
Voici quelques liens sur la culture du son sous l’eau :
Bien que la discussion s’avérait très intéressante, à l’impatience de chacun de pouvoir enfin se salir les mains, nous nous lançâmes dans la création des hydrophones.
Une tonne de ressource est disponible sur le net démontrant toutes les étapes pour créer son propre hydrophone maison. Catherine et Sabin ont pris la peine de faire plusieurs modèles avant d’aboutir à celui que nous avons construit en groupe.
Voici l’hydrophone que nous avons construit :
http://www.lukemiller.org/journal/2009/11/simple-hydrophone.html
Par contre, il serait important à noter que les hydrophones utilisés lors du projet «la circulation des fluides» n’étaient pas des hydrophones artisanals mais plutôt des hydrophones de moyenne gamme achetés sur le net.
Voici l’hydrophone : http://www.azosensors.com/equipment-details.asp?EquipID=208
Malgré tout, les hydrophones réalisé lors de l’atelier peuvent prélever des sons de très bonne qualité.
Les hydrophones que nous avons construits sont basés sur un senseur piézoélectrique. La piézoélectricité se base sur la propriété que certains matériaux ont à se polariser lorsque qu’une pression y est induite. Essentiellement, ces senseurs consistent à être une fine couche de quartz (élément qui se polarise selon les vibrations) contre une plaquette d’un métal conducteur. Ces senseurs ne sont généralement pas chers et très accessibles dut à leur popularité. Par la suite, ce senseur doit être collé à l’intérieur d’un contenant étanche pour capter la vibration interceptée par celui-ci tout en évitant la contamination du circuit par l’eau. Par la suite, ce senseur sera connecté à un préamplificateur pour finalement pouvoir prélever les sons.
Selon les différentes tentatives des deux artistes, ils ont pus constater que le contenant à un rôle majeur sur l’amplification du son. Ainsi, la grosseur et le matériel du contenant à un gros impact sur la résonnance du son prélevé.
Après avoir tous terminé la construction de notre hydrophone, tour à tour, nous avons testé notre création. La prise fut un grand succès! Pour certains, c’étais l’occasion de pouvoir refaire jaillir leur esprit d’enfant en jouant avec l’eau pour d’autres c’étaient leur première tentative d’expérimentation sonore avec leur nouvel instrument. Pour ma part, ce fut un univers qui se démystifie et tout plein d’idées de projets artistiques qui émergent.
Je tiens à remercier Catherine Béchard et Sabin Hudon pour l’excellent atelier qu’ils ont réalisé, Daïmon pour avoir fait venir deux artistes rempli de talent et de dévotion pour leur art et finalement Art engine pour m’avoir proposé d’assister à cet atelier.
Merci.
http://www.daimon.qc.ca/communiques/hydrophones/
http://www.daimon.qc.ca/communiques/bechardhudon/
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