Eliany
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En
bref
"Marc Eliany touche à l'héraldique, à la force du signe... Sa peinture...
réduit les rythmes, les élans à l'essentiel. Du Maroc, il ne peint pas
d'objet figuratif mais des signes forts, nouvelle transfiguration des lieux
de son enfance... Aussi, dans cette allégorie des toiles de Marc Eliany, je
ne lis pas la nostalgie mais un désir de réappropriation de toutes les portes,
murs et paysages de son Maroc natal. Un pas vers sa spiritualité fervente, colorée
et sa farouche sensualité..." de L’Arche de la Tolèrence, Dr. Serge Ouaknine,
Université du Québec, Montreal. 1994
"Dans son exposition 'Eroba Eroba', Marc Eliany utilise couleurs et formes comme symboles pour parler de l'Europe selon le point de vue d'un non-européen; il exprime l'espoir d'un meilleur avenir... la déception... les persécutions... et il retourne à l'espoir encore... A travers le langage du symbolisme abstrait, l'artiste raconte une histoire sur des toiles qui cherchent à construire un pont entre deux mondes..." Dr Gabriele Kohlbauer, Musée Juif de Vienne, 1997
Revues
detailés
National
Archive, Ottawa, Canada
January 20, 2005
C'est au Maroc, a Beni Mellal, qu' Eliany a vu le jour en 1948. Il restera
très attaché à son pays natal, qu'il quitte dès
1961, et y retournera régulièrement.
Son travail, reflète le retour constant vers les lieux de son enfance
et la recherche de ses racines. Dans sa peinture 'Orange en Vert,' Beni Melal
qui l'a vu naître, au coeur de ses vergers, forment un océan vert
sur lequel flottent des oranges mythique. Sa peinture, comme sa poesie reduit
les rythmes et les elans a l'essentiel.Il a participé à
plusieurs expositions au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ses uvres
figurent dans plusieurs collections publiques et privées.
Ces
Pays qui m'habitent 14
novembre 2001.
Mise à jour : 3 décembre 2001 © Société du Musée canadien des civilisations
(voir aussi Kaouk, Aida, 2003 Ces pays qui m'habitent, Société du Musée canadien
des civilisations)
C'est au Maroc, dans le village de Beni Mellal, que Marc Eliany a vu le jour en 1948. Il restera très attaché à son pays natal, qu'il quitte dès 1961 pour Israël, et y retournera régulièrement. Durant ses années d'études universitaires à Jérusalem, il fait un séjour au Canada. Séduit par la beauté et l'atmosphère paisible du pays, il décide de s'établir à Ottawa en 1976. Il y poursuit ses études et obtient un doctorat en sociologie. Engagé par l'Organisation des Nations Unies, il vivra temporairement en Californie, en Autriche et en France, et sera appelé à se déplacer en Orient et en Amérique du Sud.
Ce peintre essentiellement autodidacte a néanmoins suivi des cours au Collège d'art de Tel Hay, en Israël, et à l'École des arts, à Ottawa. Ses influences sont multiples. Il admire la spontanéité des peintres marocains André Elbaz, Maxime BenHaim et Shaibia, l'art de la composition de Klee et de Chagall, l'utilisation des couleurs des peintres du Groupe des Sept et, enfin, les lignes et les formes de la peinture amérindienne. Pour créer ses toiles, Marc Eliany utilise des pigments du Maroc qu'il mélange avec de l'huile ou, plus rarement, de l'acrylique. Il travaille également avec de la pâte à papier colorée et des collages de papiers peints, techniques qui lui permettent de produire des surfaces extrêmement texturées.
Mon travail, dit-il, reflète le retour constant vers les lieux de mon enfance et la recherche de mes racines. Il peint le Maroc non pas sur le mode figuratif, mais pour en reprendre les signes les plus forts de manière à transfigurer le souvenir qu'il en a. Son choix de couleurs et de symboles marocains rend par ailleurs hommage à la tradition de tolérance envers les étrangers qui existe dans ce pays.
Il a participé à plusieurs expositions au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées.
Une terre de faience miroitante Il existe deux marques distinctes, deux Marc Eliany.
Deux plans, deux pans de l'individu, comme deux jambes. Deux complexes réseaux,
souterrains et apparents à la fois qui constituent, construisent l'oeuvre et
l'être. Jouet la trame est toute en même temps, au jour et ajouré, féconde et
secrète.
Le
premier pan est celui d'une évidence intérieure portée en lui. Ce lieu est une
évidence, une histoire, son histoire de juif marocain-canadien-israëlien-européen-mondialiste.
Histoire structuré par une tradition enfouie et pensée, autrefois, pour lui
même, et pourtant si présente. Elle ne cesse de le travailler pour produire
un état. Qu'est ce que c'est cet état? Vu lieu doublé d'un héritage et d'une
mémoire retirée et défassé par une conscience, un souvenir analitique prope
à son époque, à sa nature d'être humain. Pourtant cet état guarde une trace:
une vie touchante, une innocence blessée portée en lui qu'il évoquera - d'une
façon indélébile - dans le regard des
enfants déracinées: Tehyia, Sinayit et Yamit, déracinés à nouveau - évidement;
qu'il evoquera par cette fleur colorée au rouge de coquelicot ou perdue adroitement
sur le côté de la toile présentée et offerte; qu'il evoquera par ce corp de
juif comme crucifié dans les camps- exhumé ou enterré? Mort ou vivant? Tel une
deposition dans un instant arrêté donné à voir comme une re-découverte pour
que l'on oublie pas.
Signifiant comme "l'Ecorché" de Rembrandt
avec heureuse finesse du peintre- un clin d'oeil à l'art de composer de Chagall.
Derriere lui sommes nous en présence du bourreau ou du frère? La question n'est
peut être plus là. Les yeux absents montrent que ce qui compte c'est le geste,
la choregraphie représentée. Le geste à double sens qui prouve qu'il s'agit
là d'une histoire sans fin reposant sur l'extrême liruite de l'arête aux versants
liées et peut-être confondus commme deux ailes d' un même risque -perpétuel-
celui d'une mise à jour ou d'un enfouissement vers l'oubli. Oubli aux alentours
sombres qui rappelle le saisissement du "Retable d'Essemheim de Grünwald"
et le tragique du Caravage. Car ce qui saute aux yeux - tôt ou tard - tôt ou
trop tart, c'est cette complicité volontaire ou non dans l'horreur comme desormais
universelle - ce qui compte, c'est le lien entraîné malgré tout, malgré soi,
dans ce rapport entre deux êtres pour lesquels nous attendons - souffle et battement
en suspend - que reconnaissance et conscience soient enfin définitivement acquises.
Cette oeuvre nous permettra de l'esperer au delà de ce double risque.
Mais derrière cette fausse apparence et simplicité,
Marc Eliany continue de nous mettre en garde par ce monde qu'il dévoile et ouvre
en désignant ce pli au retour sur lui-même. Voila que ses origines orientales,
foulard délicat et coquet autour du cou de l'israëlienne qui aussi signifie
son appartenance; ce voile comme une peau sur la peau peut s'apparenter à l'épiderme
de l'eau et frisonner au moindre vent, au moindre soupir, au moindre sentiment.
Au moindre souvenir et nous revenons là, à ce qui caractérise ce premier plan,
morceau d'etoffe en latin, de l' histoire, vue religieuse, sociologique et anthropologique
de cet artiste exprimée par une lumière mouillée, inconsolable et qui donne
aux choses un halo d'un autre monde, la merveille d'une rosée matinale - l'éblouissement
d'un avenir à définir. Car si l'homme ébloui pareil à "L'Etranger"
de Camus peut se perdre, ce "mouillé" comme l'on dit en aquarelle
apporte fraîcheure dans ce desert et ne conduit pas à un aveuglement à vue fine
mais bien au contraire à vue redéfinition toujours portée plus loin et plus
haut que l'on entrevoit dans "les colonnes de l'espoir" par une vue
inverse de la vue plongeonte, c'est à dire du bas vers le ciel dans un mouvement
tourbillionaire et valsé qui peut s'apparenter au danse religieuse, souffique,
en arabe voulant dire "morceau de laine", danse enivrante et extatique
où tente de fusionner corps et divin. Ces colonnes qui tournoient ont quelques
choses de baroque et rappellent les fresques de guilio Romano pour le Palazzo
delle Tè à Montoue. Le baroque devient chez Marc Eliany vu baroque d'approche,
approches du ciel et de ses mythes. Il ouvre par le ciel - le ciel lui même;
et la ligne d'horizon n'est plus à l'horizontal de la hauteur des yeux, mais
basculée au sommet dont l'altitude est infinie... Posée dans un coin du bleu...
Alors il s'eprend d'une musique intime dont sa main fébrile, comme celle du
compositeur note et griffonne des signes au plus près des mots et de la calligraphie,
comme dans "La Prière" où nous revient l'image du "Philosophe"de
Rembrandt se trouvant au musée du Louvre. Des signes au plus loin du littéral,
comme une vibration en toute langue, possédée par le biologique, l'humain, contenue
dans l'archétypale, c'est à dire, dans le modèle primitif. C'est la marque du
moment, l'empreinte d'un énervement de la premier situation... comme chez Soutine...
Dans ce déplacement le long des oeuvres, ce parcours,
l'on éprouves la présence d'autres artistes, De Staël, Klee, la periode Fauve
de Matisse, Cezanne, un peintre juif Yéménite avec son "Immigrant en costume
traditionnel."
Les portes de la mémoire
En écrivant l'évocation
d'une porte, d'un seuil, Marc Eliany touche à l’héraldique,
comme un drape qui aurait réduit les rythmes, les élans à l'essentiel.
Marc Eliany est interpellé
par la joie des seuils, des portes, métaphores des passages.
nomadisme terrestre
Il y a de la fantasia dans
la trace de son pinceau et du silence soudain sur ses plages vides. Il entre
dans l'ordre d'une conception abstraite car au-delà de toute porte peut surgir
le champ du sacré.
Mais qu'en est il de la
parole? Elle, si volubile. Parole du négoce. Parole de l’inquiétude et de la
séduction. Elles sont pour moi définitivement associées à des odeurs. Peindre
le Maroc serait retracer le chemin olfactif des ruelles.De ses portes aux milles
cuisines quand le labyrinthe des yeux s'associe aux remous des pas inégaux.Tous
les sens sollicités en chaque instant quotidien.
Il n'est pas de peinture
abstraite qui puisse entrer en concurrence
avec l'immense fresque des souks.Il n'est pas de figuration possible
de l’allégorie altière des campagnes.
Un artiste
se révèle
Ce qui frappe dans la peinture
de Marc Eliany, c'est d'abord la générosité. Marocain de naissance, il est vissé,
avec élégance, à son royaume d'enfance, ce village de Béni Mélal qui l'a vu naître, au cœur de ses
vergers qui forment un océan vert sur lequel flottent des oranges presque mythiques.
Bousculant les
idées préconçues, Marc Eliany se veut un observateur
objectif, saluant
l'admiration d'un peuple pour son Roi. N'est-ce pas la bienveillance du Roi que recherchent
tous ces pèlerins priant pour la paix, confondant avec bonheur, royauté et sainteté,
invoquant le ciel pour être protégé contre le mauvais œil, contre le diable?
Marc Eliany va plus loin dans l'enchantement. Les fiancées radieuses,
les grooms en extase sans oublier les haltes dans les marchés exhalant le henné
qui revêt ici les vertus d'une couronne sur la tête. Que dire, aussi, de cette culture berbère
qui transparaît ça et là dans
la description de la vie au village avec les filles splendides, sans oublier l'éternelle babouche protégeant du sable
chaud et la beauté de l'artisanat
que symbolise une poterie dont l'art remonte longtemps dans le passé.
En regardant la peinture
de Marc Eliany, on est vite saisi par
un désir violent de s'attarder sur les horizons
marocains, de se délecter de ce ciel
d'un bleu éclatant, sans oublier le peuple là-bas, si accueillant dans les marchés baignés de lumières.
Avec Marc Eliany, le Maroc se dévoile comme il a toujours été : un royaume où il fait somme toute
bon de vivre. Il n'est pas aisé, peut-être même pas souhaitable, de tout dire en peu de mots sur la peinture de
Marc. En suscitant des rêves, elle
ouvre les yeux sur les horizons marocains dont le bleu éclatant du ciel est un symbole vivant d'ouverture et, surtout, d'optimisme.
Le Musée des civilisations annule une exposition
Jean-François Bertrand Le Droit Le
mercredi 26 septembre 2001
À la suite des attentats du 11 septembre, le Musée canadien
des civilisations a reporté à une date indéterminée une exposition d’oeuvres
d’artistes canadiens d’origine arabe. Ces pays qui m’habitent devait être la
grande exposition de l’automne. Elle devait être présentée du 19 octobre prochain
au 9 mars 2003. Mais vendredi dernier, le comité exécutif a pris la décision
d’annuler l’exercice. «Il est important de prendre du recul, de s’assurer que
la perspective soit plus large. Nous ne voulons pas changer l’exposition, mais
prendre le temps de la placer dans une nouvelle perspective», a expliqué Pierre
Pontbriand, vice-président aux affaire publiques du musée.
L’exposition devait mettre en vedette les oeuvres de 26 artistes, dont trois
avaient des liens avec la région. Il s’agit de Farouk Kaspaules et de Sami Zubi.
Marc Eliany a son studio dans la Petite-Nation. «Après ce qui est arrivé
à New York, les gens auraient vu l’exposition d’un oeil différent» a dit M.
Kaspaules, qui se dit très déçu de la décision du musée. «J’espère qu’il y aura
une chance, dans l’avenir, de présenter les oeuvres» a ajouté l’artiste d’origine
irakienne. Il a souligné qu’il sympathisait avec les familles qui ont perdu
un être cher le 11 septembre. Marc Eliany comprend également la décision
du musée. «On ne peut pas prédire la réaction des gens en général. C’est dommage,
c’était une belle exposition. C’était un bel acte de partage multiculturel,
gâché par quelqu’un qui n’a pas assez de compréhension», a dit M. Eliany.
L’artiste est d’origine marocaine. «Je suis juif arabe et mes oeuvres parlent
de tolérance, d’événements culturels partagés par juifs, chrétiens et arabes.»
Dans le cadre de cette exposition, «Les oeuvres, le parcours et les paroles
des artistes permettent de saisir l’expérience immigrante et le métissage des
cultures», peut-on lire dans le programme d’activités de l’automne du Musée
canadien des civilisations. Plusieurs activités parallèles à l’exposition étaient
également au programme.
M. Pontbriand a déclaré que l’exposition, par la nature de l’art contemporain,
est plus difficile à comprendre et a un attrait plus limité que l’art populaire.
L’équipe de conservateurs, préparateurs et designers de Ces pays qui m’habitent
est à préparer des options qu’elle présentera aux instances dirigeantes du musée.
Le musée ne voit pas sa décision comme allant à l’encontre des appels à la tolérance,
à la compréhension des autres cultures et à la dénonciation des stéréotypes
exprimés par les élus, les autorités policières et les leaders spirituels de
plusieurs religions.
Le Devoir Montreal, Quebec 2001 Expo Arabe? Jerome Delgado collaboration speciale
VAUT MIEUX en parler en mal que pas du tout, se sont peut-etre dit les gens du Musee canadien des civilisations de Hull de l'exposition: Ces pays qui m'habitent-Expressions d'arttistes canadiens d'origine arabe. Annulee un premiier temps par la direction pour de nebuleuses raisons reliees a l'actualite internationale, l'expo a finalement ete inauguree grace a l'intervention de Jean Chretien. Qui sait si sans ce boiteux coup politique , les medias se seraient tournes vers cette etrange reunion, ou l'on pretend que, par le fait d'avoir des memes origines (faudrait-il encore prouver que la culture arabe est uniforme), des individus se retrouvant dans un nouveau pays puissent former un groupe homogene et donc etre evalue comme tel. Principale constation : les 26 artistes rassembles ne jouent evidemment pas dans la meme ligue. Et l'amateurisme de certains, voire le mercantalisme d'autres , ne fait que porter ombrage aux quelques signatures plus audacieuses parmi lesquelles la peintured'Hannah Alphah ou l'installation de Rawi Hage, une surprenante correspondance mi-personelle mi-fictive avec la photographe Raymonde April. L'expo se revele d'une grande banalite, avec la triste impression que l'on veut faire de ces gens des victimes. Sinon pourquoi auraient-ils fui leurs pays, ou, pis encore, pourqoui le Canada les auraient-ils accueillis? Bref, l'ensemble joue sur les liches avec un ton passablement naif "M.E a vu le jour au Maroc et a vecu en Israel (...); il reside maintenant a Ottawa, au Canada." A qui s'adresse-t-on?
Correspondence:
67 Chesterton drive, Ottawa, Ontario, Canada K2E 5T4
15 Moshav Sedot Micah, Doar Na Haela 99810 Israel
eliany2603@hotmail.com
Websites: www.artengine.ca/eliany/ www.virtualpublications.ca
www.civilization.ca/expo/eliany/