promade tardive par un samedi soir pluvieux

Nite ride = trajet de nuit
Mon premier trajet de nuit n’a pas été de tout repos.
Vendredi dernier, soirée d’ouverture de l’événement, où je me faisais un devoir d’assister au départ du bus, j’ai couru à travers la ville, et j’ai manqué chaque ride comme une reprise sans fin d’un faux départ.
J’ai finalement attrapé le dernier tour, samedi soir, et je me suis surprise à attendre le bus sur le trottoir comme pour échapper à l’agitation urbaine.


C’était le trajet de Marla Hlady qui m’attendait.
Aux premiers abords, je me suis sentie comme une de ces touristes qui visitent la ville derrière les vitres teintées d’un bus fade. J’aimais me laisser promener, laissant mon regard se heurter sur les buildings que je n’ai jamais le temps de regarder quand je passe par là.
Mais on entre dans ce bus avec l’attente d’une expérience sonore, et rien ne vient avant qu’on ne soit bien engagé dans les profondeurs de Gatineau, où l’on perd tout repère. Ce moment de silence,où je me plaisais à détecter les sons mécaniques du bus, a paru trop long pour certains passagers. Dans ce moment de silence qui précède l’action sonore de Marla Hladie, on est amené à un état de contemplation, à une expérience bien solitaire. Jusque là, tout allait bien. Voici qu’on m’annonce que je vais participer activement à cette expérience. On n’a pas d’autre choix que de jouer le jeu. Cette ride est donc tributaire de l’ambiance et des gens qui y participent. Ce qui rend l’expérience très variable. À essayer plus d’une fois donc!

Cette promenade motorisée m’a davantage intéressé par la cohésion entre le statut de passager et celui d’écouteur. C’est un incontournable de bien choisir ce qu’on écoute en roulant. Mais le fait de participer à une oeuvre d’art audio dans une position de total abandon comme passager d’un bus permet de percevoir le son dans son entité. Si on participe à une expérience d’écoute dans ce bus, on se demande bien ce qui peut se passer dans chacun des véhicules que l’on croise.
Au son vient s’y adjoindre le paysage qui défile dans la fenêtre embuée d’une soirée humide d’automne. Il fait noir, on détecte quelques formes en cherchant des repères pour savoir où l’on se trouve. Mais ce n’est pas un tour guidé pour découvrir la région: il faut participer à ce qu’on entend dans les oeuvres-boîtes-sonores de Marla Hladie.

Et surtout, cette artiste est à découvrir.
Certaines de ses oeuvres sont vraiment fascinantes.
http://marlahlady.com

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